Claudine Desponds
ANCRAGES
Voilà une douzaine d’années que je travaille le papier mâché, attirée depuis longtemps par ce mode de faire.
Une idée, un sentiment, une sensation, un mouvement, un cri, une bouffée d’air, fugitifs, une pierre… tout est prétexte à un point de départ qu’il s’agit impérieusement de matérialiser. Malaxer ce matériau simple et banal, le papier journal, pour laisser naître un personnage, un animal ou une scène mettant en rapport différents individus.
La première étape est en général assez rapide, car il faut dompter ou canaliser ce fatras de papier, avec jubilation, et parallèlement un sentiment d’urgence.
Puis vient le désir d’ « habiller » la sculpture. Non pas de la décorer, mais bien de confirmer sa vraie identité, laquelle peut parfois m’échapper lors de sa mise en forme, ou prendre alors une voie inattendue.
Là aussi s’élabore un axe autour duquel va se construire cet habillage.
Une sculpture peut attendre, plusieurs mois ou davantage, pour que la nécessité, la « couleur » de cet habillage s’impose. Elle est là dans mon quotidien, m’accompagnant, me regardant, jusqu’au moment où se fait le déclic qui me permettra de continuer mon travail.
Puis vient en dernier, toujours, le visage, du moins lorsqu’il s’agit d’un personnage. Quel visage ? Il arrive, quelquefois après plusieurs tentatives, que je renonce aux yeux, voire à la bouche, qui peuvent l’enserrer, l’emprisonner, le couper de ses possibilités autres, voire le rendre impudique, ou ne font que surligner, alourdir son expressivité.
Claudine Desponds
Février 2
Ainsi soit-elle - Papier - 51 x 24 x 17 cm
Brigitte - Papier - 42 x 92 x env. 38 cm
City - Papier - 32 x 42 x 41 cm
L'Appel - Papier, gouache - 67,5 x 26 x 12 cm
Le Fol - Papier - 51 x 65 x 38 cm